Comment construire un habitat écologique, économique et autonome

Il existe des méthodes relativement simples (car tout est relatif !) pour construire soi-même un habitat respectueux de la nature, aux fortes capacités thermiques c’est à dire répondant aux normes actuelles, ou encore mieux comme le projet pharaonique d’une « ville-forêt » de 30 000 habitants auto-suffisante prévue pour être terminée en 2020 en chine présenté ICI !

De « jeunes explorateurs des temps modernes » ont d’ailleurs parcourus le monde pour chercher des habitats écologiques peu onéreux. Voici le résultat après 50 interviews et 2 ans d’enquêtes dans plus de 15 pays (tout est expliqué sur leur site nommé eco-logis) :

Ainsi, nous vous présentons dans cette page successivement :Afficher l'image d'origine

1. Les normes actuelles
2. Le rôle crucial de l’énergie grise
3. Le choix des maisons à privilégier
3.2. Liste maisons retenues
3.3. Récapitulatif maisons retenues
4. L’autonomie dans une maison écologique :
4.1. Récupérer les eaux de pluie
4.2. Produire son électricité
4.3. Épurer ses eaux grises avec des plantes
4.4. Autres choix possibles   

 

1. Les normes actuelles :

Les normes (RT 2012 actuellement en vigueur qui laissera la place à la RT 2020) sont à distinguer des labels (niveau de qualité de construction appuyé par un cahier des charges) et autres règlementations qui font elles référence à un texte de loi.

Pour respecter les principes d’un développement durable, la construction d’une habitation doit avoir une faible empreinte écologique en utilisant des matériaux à faible énergie grise (cf. §2 ci-dessous). Ce sont des matériaux dénommés « biosourcés » c’est à dire fabriqués à partir de matières premières végétales ou animales renouvelables recyclées ou non comme le bois, la paille, le chanvre, la plume, la laine de coton, le lin, la perlite…

Tous (sauf le bois) ont des qualités thermiques et/ou phoniques inégalées et nécessitent tout au long de leur cycle de vie très peu d’énergie grise. Ces qualités et leur prix pour quelqu’un d’entre eux les font s’imposer (paille, ouate de cellulose) dans le domaine de l’autoconstruction.

Sont à retenir les 2 normes ou standards suivants :

  • la norme BBC : faible consommation d’énergie pour ces Bâtiments Basse Consommation c’est à dire moins de 50 kWh/m²/an de consommation d’énergie primaire (chauffage, ventilation, climatisation, production d’eau chaude sanitaire et éclairage).
  • le standard passif : label qui correspond aux maisons qui n’ont besoin pas besoin de chauffage ou très faiblement avec moins de 15 kWh/m²/an de consommation d’énergie primaire et une excellente étanchéité à l’air.

Notre but est de présenter des habitations écologiques et économiques où, avant tout, il fait bon vivre en termes d’espace, d’énergie, de ressenti et qui, en plus, répondent aux normes passives avec :

  • une excellente isolation qui permettra l’hiver d’avoir très peu recours à un chauffage (uniquement d’appoint) et l’été, grâce à un très bon déphasage thermique (et une conception bioclimatique adéquate) de limiter l’entrée des chaleurs et de se passer de climatisation !
  • une étanchéité à l’air (couplé ou pas suivant les budgets) à une VMC double flux performante,
  • un éclairage LED afin d’économiser l’électricité,
  • une conception bioclimatique qui favorise l’entrée dans la maison de la lumière et du soleil et protège l’été des surchauffes,
  • la récupération des eaux de pluie dans la mesure des budgets disponibles.

L’autonomie avec la production de notre électricité (sans la revendre) reste pour l’heure assez chère financièrement et exige de revoir sa manière de consommer pour éviter les gaspillages et développer in fine une autre manière de vivre tant l’électricité est présente dans tous les appareils qu’on peut utiliser dans notre société de consommation.

Ce reportage de l’émission hebdomadaire « Tout compte fait » (voué à décortiquer les rouages de l’économie solidaire) de France 2 explique l’engouement suscité par la volonté de produire son électricité pour être autonome :

Autre vidéo sur les nouvelles technologies (en septembre 2017) en matière de production solaire pour être autonome (tuiles solaires, installer soi-même, déboires vécues aussi à cause de certains représentants peu scrupuleux, auto-consommation de son électricité, stockage le jour pour utiliser la nuit, ramassage scolaire en calèche, monnaie locale : les « radis », éco-hameau…)

 

N’ayant pas les moyens de produire notre électricité, nous contournons ce dilemme en privilégiant un fournisseur d’accès (Enercoop) qui ne produit et n’injecte sur le réseau que de l’électricité verte ! Youpi !

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2. Le rôle crucial de « l’énergie grise » dans nos critères de choix tournés vers la protection de l’environnement :

Afficher l'image d'origineNous entendons pas habitat « respectueux de la nature », des maisons fabriquées avec des produits locaux à faible énergie grise. C’est l’énergie nécessaire à la fabrication, au transport et à l’élimination de ces matériaux et qui tient compte du cycle complet de vie du produit en question. Plus ils sont naturels et locaux (bois coupé proche du chantier, terre prélevée sur place, paille dans le champ voisin, laine de mouton, chanvre coupé et traité pas loin…) et plus cette énergie grise est faible contribuant ainsi à avoir un impact très réduit ou insignifiant sur notre environnement.

A titre d’exemple, lorsque l’utilisation pour l’ossature, l’intérieur et la charpente d’une maison du bois naturel produit par une scierie locale (et qui a l’avantage de stocker du CO2 !) nécessitera environ 180 kWh/m³ d’énergie grise dépensée (coupe du bois, séchage, transport…), le choix :

  • d’un bois lamellé-collé (qui n’a rien à voir avec le bois naturel issus d’arbres et séché) nécessite lui 2200 kWh/m³ soit au moins 12 fois plus (sans compter que la production est faite on ne sait où…). Les fabricants de ce type de maison ne s’en vantent pas… Ce n’est pas parce que le mot « bois » apparaît que le matériau en question est « écologique » au sens qu’il participe à la protection de l’environnement. De plus, ce produit contrairement au bois naturel ne stocke plus de CO2 qui a été en grande partie relâché pendant sa fabrication.
  • d’une ossature en béton armé comme celle des maison bulle (très jolies par ailleurs !) va demander là aussi beaucoup d’énergie grise qui varie de 500 à 1850 kWh/m³ (suivant la quantité de fer utilisé) soit de 3 à 10 fois plus que le bois naturel. C’est énorme. Il y a souvent le moyen de faire bien mieux et beaucoup moins cher avec des matériaux naturels ou recyclés (car en fin de vie) comme des pneus par exemple. Il existe par ailleurs une nouvelle alternative au ciment dont l’empreinte écologique est catastrophique : une tonne de CO2 pour une tonne de ciment alors qu’on en fabrique 100 tonnes par seconde ! C’est le « HP2A » qui utilise lui de l’argile, une matière première abondante et peu onéreuse comme l’expliquent les deux français en Vendée qui l’ont inventé. De vraies solutions écologiques existent…

L’image contient peut-être : 1 personne, debout et plein air

  • d’une maison standard en parpaing ou équivalent cimentée comme la plupart des maisons qui se construisent aujourd’hui (qu’elles soient fortement isolée ou pas) exige en fonction des matériaux utilisés de 2 à 5 fois plus d’énergie grise. C’est déjà beaucoup et, en plus, ces murs porteurs extérieurs exigent une isolation intérieure conséquente. Restent d’autres solutions où le mur porteur est isolant certes mais où le bilan énergétique reste lourd ou catastrophique : monomurs (700 kWh/m³, soit 3 à 4 fois plus que le bois naturel), béton cellulaire (3 à 4 fois plus aussi), blocs bi-matière (monomur et béton cellulaire), coffrage isolant (béton armé coulé dans du polystyrène : plus de 14 fois plus !)…

popupAinsi, certaines maisons (souvent en kit pour obtenir des prix très bas et s’adapter au marché des auto-constructeurs) au design parfait seront déconseillées ici eu égard à leur impact sur l’environnement qui reste très significatif de par :

  • le choix des matériaux choisis pour les murs, fenêtres, isolants, enduits, charpente, finitions, etc. qui restent très énergivores (béton, polystyrène, PVC… ) ou encore très polluants une fois posés (peintures, sols plastiques, produits chimiques dans solvants…) et qui ont demandé par là même beaucoup d’énergie grise pour être mis au point. L’impact environnemental négatif est important si on considère les dégagements de CO2 et autres produits toxiques indésirables qu’ils nécessitent. C’est le cas de tous les produits issus par exemple de la filière du pétrole.
  • leur type de fabrication qui est très souvent située loin de chez nous entrainant beaucoup de transports donc, entre-autres, des pollutions,
  • ou enfin la présence dans ces maisons de matières premières qui nécessitent là aussi énormément d’énergie grise comme le fer (ou l’acier, c’est encore pire) des containers (même habillés de bois !), l’aluminium des fenêtres, baies…

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3. Les choix des maisons auto-construites à privilégier : 

3.1. Critères de choix :

Ainsi, nous avons privilégié les maisons à auto-construire (pas de maisons ici « clé en main ») avec l’aide ou pas de spécialistes qui utilisent des techniques de construction qui à la fois :

  • assurent une maison où vous allez vous sentir bien, dans une excellente « énergie » qui vous ressemble, qui vous donne envie de vivre,
  • minimisent l’énergie grise : voir § 2 ci-dessus,
  • qui possèdent une forte résistance thermique (=R) grâce notamment à une bonne couche d’isolant (plus de 25 cm) : par exemple, une maison ossature bois isolée en ouate de cellulose sur une épaisseur de 28 cm (papier journal recyclé) aura une R > 7 (0,28 mètre / 0,039 = épaisseur / lambda du produit qui est de 0,035),
  • et qui ont un coût de revient très bas (à partir de 500€/m2 de matériaux pour une maison hors d’eau et hors d’air) grâce à l’emploi de bois et matériaux locaux et/ou recyclés mais aussi parce qu’elle peuvent être auto-construites par leur-s futur-s propriétaire-s même pour celles et ceux qui n’ont pas de connaissances particulières (aides disponibles citées dans chaque cas).

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3.2. Listes maisons retenues :

Quatre grands types de maisons vous sont proposés en fonction de leur forme extérieure et techniques employées (voir les pages qui les détaillent) :

1. Maison ossature bois isolée en matériaux naturels sauf paille (ouate de cellulose, chanvre, laine de bois…) avec laquelle on peut découvrir les principes de base qui prévalent dans la construction ou la rénovation de plusieurs types de maisons écologiques et économiques : standard, en bois massifs ou en bois cordé,

2. Maison isolée en paille (neuve ou en rénovation) avec ossature bois (M.O.B. classique, méthode du GREB, Paligloo, ) ou sans (technique de paille porteuse) mais aussi avec un mélange de terre et de paille qu’il s’agisse de la terre allégée, de l’adobe, du torchis…

3. Maisons à ossature bois en kit comme l’écoquille (en forme de coquille de bateau renversée), celle fabriquée à partir de briques de bois nommée Brikawood,

4. Géonef (appelée « earthship » dans le monde entier) à moitié enterrée à base de matériaux recyclés (comme le Paligloo) qui s’adaptera très bien aux dénivelés en se noyant harmonieusement dans le paysage,

Si vous avez des suggestions concernant cette page ou si vous voulez proposer votre conception d’une maison écologique qui n’est citée ici et avec le même cahier des charges (matériaux utilisés avec peu d’énergie grise et coût bas) remplir le formulaire ad-hoc, nous nous ferons une joie de la référencer dans cette page.

MERCI.

Voici ci-dessous quelques témoignages d’auto-constructeurs qui ont décidé de construire des maisons écologiques et performantes. Ils sont interrogés par Francis Gendron fondateur d’un centre de formation intitulé Solutionera (par internet ou au Québec) pour réaliser sa maison de rêve à la fois écologique, abordable, saine, performante et autonome :

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3.3. Récapitulatif maisons retenues :

Une page a été dédiée à ce comparatif : ICI.

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3.4. Liste deS procédés de fabrication non retenus et raisons de ce choix :

  • Maisons en fustes qui nécessite de sérieuses compétences dans ce domaine très spécifique même si cette technique est écologique et peut-être économique si on la maîtrise bien (en évitant de faire appel à une intervention extérieure : sinon son prix explose…).

 

  • Yourtes qui répondent à nos critères (écologiques et économiques) yourte isoléemais qui ne sont que des habitats nomades par excellence et, à ce titre, qui doivent être démontées une fois par an ou, à défaut, qui sont à aérer totalement et le plus souvent possible. Elles ne répondent pas non plus aux normes thermiques que l’on envisage même si un petit poêle a vite fait de les réchauffer à moindre coût.
  • Maisons en bois en kit : nombreuses sont les offres sur Internet qui proposent des maisons à monter soi-même à partir de madriers, kit-de-maison-boisrondins de bois, isolation intérieure, extérieure… et ce à des prix très attractifs. Mais nous avons privilégier dans les deux seules offres détaillées sur ce site ICI, d’une part, des entreprises locales (en France) qui ont conçu le concept qu’ils vendent (matériaux locaux) et surtout, d’autre part, qui ont vraiment la fibre écologique en tenant compte, non pas de la législation en vigueur (ils vont bien au-delà !) mais bien de l’énergie grise nécessaire, des isolants utilisés, du concept bioclimatique… Ainsi, beaucoup ne font, de notre point de vue, que du « greenwashing »…
  • Habitat bulle : habitat passif, bioclimatique enterré noyé dans la nature (découvert dans le film « Le Seigneur des anneaux ») Maison-Benincàmais dont l’ossature principale est élaboré à partir de béton ferraillé qui nécessite beaucoup trop d’énergie grise : dommage ! Une version plus naturelle existe avec les maisons « Kerterre » détaillée dans ce site dans les géonefs (à partir de chaux et de chanvre) ou les « éco-dômes » qui renaissent notamment au Maroc (leur souci vient du fait que la terre n’isole que très peu même si elle permet un énorme déphasage du fait de sa masse thermique – Construction très utile dans les pays chauds). Des amoureux de la nature ont aussi réalisé à moindre frais et eux-mêmes des petits cocons très mignons Fairy Tale cottage au Canada(pas moins de dix exemples à découvrir sur le lien précédent au cœur de la forêt) en pleine nature et avec, dans la plupart des cas présentés, des matériaux locaux, pas chers et durables.

 

 

  • Maisons en kit parpaings en de bois : nécessitent beaucoup de bois qui ne sont pas toujours locaux (bois exotiques importés) et qui reviennent chers pour une résistance thermique moindre face aux principaux isolants naturels…
  • Panneaux de bois massifs contrecollés : rapide à monter, beaucoup d’inertie, efficaces en termes de performances mais horriblement chers avec au moins 400€/m2 pour les murs extérieurs contre environ 50€/m2 pour le bois cordé, 100€/m2 pour la maison ossature bois classique ou 300€/m2 pour la brique de bois (voir comparatif). Ils demandent aussi beaucoup d’énergie grise : usinage important, bois souvent issus de forêts étrangères (autrichienne notamment). Sans compter le souci de la colle utilisée et qui va diffuser des COV pendant des années… ou le problème pour passer les câbles électriques (saignées ou surplinthes indispensables).
  • Containers : leur fabrication demande là aussi beaucoup trop d’énergie grise car ces habitats sont conçus à partir de « boîtes » en acier qui nécessitent beaucoup de travail sur le fer, l’aluminium, beaucoup de frais de transport et leurs nombreuses incidences écologiques…

Autre type de maison container imaginée par James Whitaker :

  • « Maisons arbres » :  ce sont des maisons adaptées morphologiquement à une forêt (« profilées comme des sapins »)  qui sont de surcroît autosuffisantes. Plus esthétiques (peut-être ?) qu’une banale cabane en bois au milieu ou dans les arbres, elles n’existent pas encore, et à quel prix et avec quels matériaux ?

Elles sont formées de polygones de 61 m² à l’écosystème 100% naturel.

 

 

 

  • « Maison bulle flottante » créé par une société française : c’est une sorte de soucoupe flottante très design et haut de gamme, entièrement autonome (panneaux solaires avec désalinisateur et poêle à bois en option) bien entendu, présentée comme étant « écologique » mais dont les matériaux nécessitent encore une fois beaucoup d’énergie grise et surtout dont le prix avoisine les 500 000€ pour un petit salon meublé, un solarium, une salle de bain, une petite cuisine et une petite chambre totalement immergée). Avantage : ne craint pas les inondations !
  • maison « Ecologic Dome » bioclimatique, multifonctionnelle, saine et auto-montée :

https://www.campingprofesional.com/wp-content/uploads/2017/12/Foto-1-1.jpg

Maison à monter soi-même (voir le site, c’est un jeu de légos) en seulement deux dimensions : diamètres de 7.10 (28 m2 seulement) et 10.34 m pour créer un étage (avec 118 m2 au total) pour de multiples usages privés ou publics : maison d’habitation, restaurant, office de tourisme…

La couverture est en panneaux de liège, murs isolés en laine de bois (20 cm seulement) et intérieur en OSB3. Prix : moins de 1432€/m2 pour la plus petite et seulement 568€/m2 pour les matériaux de construction de la plus grande (non livrés, intérieur vide et habillage intérieur de l’OSB 3 à prévoir). Le prix est donc très attractif mais cette maison n’est cependant pas modulable (blocs extérieurs livrés tout prêts à être assemblés), la forme est non fonctionnelle à l’intérieur pour une maison d’habiotation, pas de recul sur la conception assez inédite des murs extérieurs, et les résistances thermiques des murs ne sont pas fournis en sachant que 20 cm de laine de bois du type Steico Flex avec un excellent lambda de 0.038 donnent seulement un R = 5.26 même si la forme ovoïde est un avantage (on attend au moins 8 aujourd’hui).

  • maison ossature bois autonome enfermée dans une « serre » :

Elle produit son électricité grâce aux panneaux photovoltaïques, autonome en eau (3 cuves de 20 000  litres), climat régulé grâce à la serre, autant d’avantages qui ont un prix. L’article annonce un surcoût de 70 000€ « seulement » mais par rapport à une maison qui coûte déjà 200 000€ (soit 35% de plus) ce qui est important et, à notre avis, très minimisé et pour quelle surface ? Et quid des surchauffes l’été, déjà qu’une maison ossature bois, du fait de son faible poids (peu d’inertie) a déjà ce genre de problème (plus facile à réchauffer qu’à refroidir…) ?

Ce type de « maison-serre » qui se développe ici ou là possède de gros désavantages : l’énergie grise nécessaire pour fabriquer tout ce verre, le prix, la surchauffe en été, l’aspect esthétique… sans compter qu’on peut faire aussi bien et moins cher (cf. exemples dans cette page) !

  • maison imprimée en 3D (200 heures pour monter l’ossature) à partir d’argile et de terre cuite locales.

TECLA-maison-ecolo

Points forts : rapidité de montage, matériaux locaux et peu chers, forme propice à un taux énergétique élevé ;

Points faibles (et raisons de sa non sélection) : coût de l’impression 3D alors que la technique pour construire en terre est largement maîtrisée (adobe, BTC, pisé…) et très usitée en matière d’auto-construction, maison non isolée (sauf phoniquement), nécessite l’imprimante donc construction impossible pour les auto-constructeurs, dimensions assez réduites (liées aux capacités de l’imprimante elle-même).

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4. L’autonomie dans une maison écologique :

Indépendamment du modèle de maison choisi, les auto-constructeurs peuvent (en rénovation ou pour un habitat neuf) opter pour une autonomie énergétique, qu’il s’agisse de la récupération de l’eau de pluie, de la production d’électricité, de l’épuration des eaux grises ou d’autres systèmes…

4.1. Récupérer les eaux de pluie :

Il s’agit de récupérer les eaux de pluie, les stocker dans une cuve enterrée puis s’en servir pour tous les usages de ma maison (arrosage extérieur, WC, douches, cuisine) sauf pour la boisson (il y a donc 2 circuits distincts). Elle nécessite des investissements à prévoir lors de la construction.

Voici une solution (ce n’est qu’un exemple) qui a été installée au siège de l’association Entre-coeurs en 2010 et qui fonctionne très bien depuis.

  • Élaboration d’une cuve en parpaings banchés enterrée de 33 000 litres (achat possible mais pour des dimensions plus restreintes) qui visait l’autonomie lors de sa construction. L’intérieur de la cuve est étanchéifié au Sikatop. Utiliser ce système (et pas le plastique) permet d’équilibrer le PH de l’eau et d’éviter le développement de germes microbiens néfastes. Mais c’est long, fastidieux et coûteux.
  • Installation d’un système de filtres :
    • le premier (Clairopur NW) est là pour enlever les éventuelles impuretés physiques grossières. Il devait être changer tous les mois. Au bout de 6ans, il est toujours comme neuf car l’eau de la cuve est limpide et claire : pas de dépôt au fond.
    • le second (Clairopur CA) au charbon actif (10 litres) sert à éliminer les éventuelles odeurs ou couleurs présentes dans l’eau. Il a été installé mais on n’a jamais détecté ni odeur ni couleur suspicieuse.
  • Aspiration de l’eau via une pompe non immergée (dans la cave) muni d’un réservoir. Dès qu’une demande en eau est détectée (un robinet est ouvert ou quelqu’un tire la chasse des WC), l’eau contenue dans le ballon (80 litres) connecté à la pompe se vide sans que la pompe démarre (on l’économise). Si la demande est forte, cette dernière se met en route pour remplir le réservoir tampon et fournir la demande. Ainsi, la pompe ne démarre pas systématiquement à chaque demande.

Être autonome en eau est techniquement très faisable. Cependant, la législation ne le permet pas sauf pour l’arrosage extérieur et les WC (arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments).

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4.2. Produire son électricité :

Produire son électricité grâce à des photovoltaïques ou une éolienne et le revendre sur le réseau était un bon placement financier il y a quelques années, même s’il faut faire attention aux arnaques comme l’explique la vidéo ci-dessous. Ainsi, aujourd’hui, il est préférable d’envisager l’auto-consommation de l’électricité produite (même vidéo que celle présentée au § 1 ci-dessus) :

Donc être autonome en électricité implique de concevoir son installation avec batteries et un changement de mode de vie tant l’électricité est présente dans nos vies : nous avons trop l’habitude de consommer sans trop compter…

Techniquement c’est possible mais cela demandera :

  • une réduction drastique de nos besoins et de la façon de consommer de l’électricité (meilleure gestion ou élimination des appareils qui consomment le plus : four, fer à repasser…)
  • un investissement financier important : photovoltaïques, éolienne (étude préalable nécessaire), batteries et onduleur pour convertir le courant continu en courant alternatif,
  • de repenser tout le circuit électrique afin de laisser par exemple une partie en 12 V (éclairage)
  • des compétences techniques afin de gérer tout cela au quotidien : une maintenance sur place est obligatoire même si les entreprises qui proposent des kits aujourd’hui pensent et adaptent leur produits aux auto-constructeurs comme ici (sans batteries) ou ici (avec stockage dans des batteries). Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres (nous n’avons aucun lien particuliers avec ces entreprises !).

En fait, produire son électricité reste écologique (plutôt que d’utiliser de l’électricité nucléaire et surtout si on utilise des éoliennes, hydroliennes, l’hydro-électricité…) mais, pour l’heure, très onéreux même si c’est rentable sur le long terme.

Pour ceux et celles qui ne peuvent se le permettre, il reste au moins deux solutions très simples et concrètes en sachant que le « meilleur KwH » est celui qui n’est pas consommé (!) :

  • celle très réaliste qui consiste à acheter de l’électricité verte où que vous habitiez, locataire ou propriétaire, auprès d’un fournisseur comme Enercoop : facile et efficace même si c’est un peu plus cher…
  • celle qui invite à souscrire des parts dans une coopérative de production d’électricité verte comme à Énergies Partagées.

Il est aussi possible, pour les plus courageux (d’aucuns diraient les plus fous !) et compétents, en complément de la première, d’étudier le concept d’énergie libre et les moteurs surnuméraires qui en découlent comme le moteur Pantom !

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4.3. Épurer ses eaux grises avec des plantes :

Tout comme il est possible de récupérer les eaux de pluie, il est également faisable de traiter les eaux grises (eaux sales qui proviennent de la cuisine, des salles de bain, buanderies…) avec des plantes. C’est extrêmement écologique mais cela demande tout de même une certaine expertise (comme pour tout !)

ATTENTION aux produits de nettoyage utilisés car il s’agit d’une épuration naturelle : ils ne doivent être en mesure de détruire les bactéries (aérobies) qui absorbent, « mangent » les matières organiques et les transforment en matière minérale qui elle seule est assimilable par les plantes. Pour les « remercier » (!), les plantes du lagunage fournissent l’oxygène à ces bactéries aérobies grâce à leurs racines où elles sont logées.

Avantages du système :

  • moins de gaspillages en eau puisqu’elle peut être récupérée une fois épurée,
  • fini l’utilisation de produits nocifs pour l’environnement pour nettoyer sa maison,
  • beauté esthétique de l’épuration par les plantes et amélioration de la biodiversité,
  • protection de l’environnement.

La mise en œuvre est lourde bien entendu et doit être pensée à l’origine du projet. Le lagunage (comme dans le cas d’un bassin naturel) qui filtre l’eau doit être élaboré en fonction :

  • de la quantité d’eaux usées à épurer car sa surface est calculée en rapport : prévoir de l’agrandir si le nombre de maisons connectées s’accroît et/ou le nombre d’habitants (2 à 5 m2/personne),
  • du débit de l’eau qui entre qui ne doit être trop élevée pour que les micro-organismes aient le temps de faire leur travail,
  • de la filtration en amont qui doit être très régulièrement nettoyée.

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4.4. Autres choix possibles :

Il est possible d’envisager aussi, et en complément de ce qui a été décrit ci-dessus :

  • l’autonomie alimentaire : comme beaucoup de propriétaires de géonefs l’ont conçu (même en France), des serres solaires peuvent très bien être intégrées à l’habitat en bénéficiant des apports solaires et en épurant les eaux grises ou être juxtaposées à la maison principale afin de bénéficier de nourriture toute l’année. D’autres systèmes existent (outre le sempiternel jardin que tout le monde connaît) comme l’aquaponie pour produire suffisamment et toute l’année !

Exemple avec ce québécois d’origine belge et sa maison écologique équipée d’une serre qui lui permet d’être quasiment autonome en légumes (bio bien entendu !) interrogé par Francis Gendron et son magnifique projet intitulé Solutionera qui propose des formations (par internet ou au Québec) pour réaliser sa maison de rêve à la fois écologique, abordable, saine, performante et autonome :

  • la récupération des déchets ménagers pour faire tout simplement un compost qui va servir ensuite pour le jardin (en utilisant les techniques de la permaculture c’est géant !) ou, pourquoi pas (même si c’est assez coûteux pour l’instant) produire son l’électricité avec ses déchets végétaux : c’est la méthanisation.
  • ou l’utilisation de toilettes sèches : plus rare en général mais très courant chez les écologistes convaincus !
  • le solaire thermique ou comment chauffer son eau sanitaire et son chauffage grâce au soleil et quelque fois au moindre coût (simple petit exemple de construction et de montage pour les auto-constructeurs ICI). Il existe, vous vous en doutez, une foule de sites de revendeurs et de technologies (capteurs plans ou à tubes, avec ou sans pression…) mais il est fortement conseillé de se rapprocher d’un revendeur local expérimenté (qui existe depuis plusieurs années) à moins d’être un expert ou de regroupements ou associations qui promeuvent ce genre d’installations en proposant des formations comme l’A.P.P.E.R. ou les Castors (par exemple ceux d’Auvergne-Rhône-Alpes). Autres centres qui dispensent une formation pour que vous fabriquiez vous-mêmes vos capteurs et sachiez dimensionner votre installation (solutions clés en main ou auto-construites dans les 2 cas) : l’association bretonne Aezeo et, pas très loin, vers la Suisse Sebasol pour une véritable autonomie énergétique !

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