1. Maison à ossature bois (MOB) isolée en matériaux naturels : une diversité écologique étonnante

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M.O.B. bioclimatique passive à Châteaugay (63119)…
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… équipée d’un beau bassin naturel et de ses cascades.

Plan de cette page :

1. Principes de base M.O.B. écologique et économique « classique »
1.1. Qualité et origine du bois de l’ossature
1.2. Conception des murs extérieurs
1.3. Forte épaisseur d’isolant naturel
1.5. Une VMC double flux performante
1.6. Un sol parfaitement isolé
1.9. Coût matériaux MOB classique hors d’eau – hors d’air
2. MOB moins classiques : poteaux-poutres, bois massifs ou bois cordés :
2.1. M.O.B. avec une structure poteaux-poutres
2.2. M.O.B. en bois massifs
2.3. M.O.B. en bois cordés
2.3.1. Coût d’un mur extérieur édifié en bois cordés
2.3.2. Coût d’une maison édifiée en bois cordés
2.3.3. Avantages et inconvénients du procédé de bois cordés

Il existe moult types de maisons à ossature bois (M.O.B.) à travers le monde et notamment dans les pays froids (grâce aux qualités du bois et principalement à son effusivité). Nous ne pouvons prétendre à être exhaustif ici en présentant toutes les techniques existantes, elles sont bien trop nombreuses. Par contre, notre objectif reste de vous présenter les types de construction qui sont, à nos yeux, véritablement écologiques et économiques selon les préceptes expliqués ICI (comme pour les 6 autres types de construction). La M.O.B. isolée en paille est présentée à part tant elle induit des particularités de construction.   

1. Principes de base M.O.B. écologique/économique « classique » :

Il s’agit ici de détailler les principes de base d’une MOB « classique » (standard) tant pour :

Tous ces détails techniques prennent appui sur l’exemple de la MOB (« classique » mais non moins passive et auto-construite !) de Châteaugay, siège de l’association Entre-Coeurs (photos en haut de page avec son bassin naturel). Un calcul de coût a été réalisé afin de prouver que ce type de maison écologique et haut de gamme reste en auto-construction abordable financièrement : nous obtenons un coût hors d’eau, hors d’air (donc sans l’aménagement intérieur ni le bassin naturel extérieur !) de 520€/m2. Il est à noter que les MOB isolées en paille seront détaillées à part, ICI.

1.1. Qualité et origine du bois de l’ossature :

Il faut privilégier du bois local, à proximité du lieu de construction, ce qui pose un problème pour le choix de toutes ces M.O.B. en kit élaborés dans une usine éloignée ou (souvent) très éloignée géographiquement (pays étranger). L’énergie grise dépensée pour l’ossature de la maison sera d’autant plus faible qu’il s’agira d’un bois local coupé et séché dans une scierie locale elle aussi. Pour la qualité du bois, le choix de son essence se porte généralement sur le pin douglas (la France en produit beaucoup), maritimes ou Sylvestre pour ses qualités mécaniques, sa durabilité, son rapport qualité/prix : compter moins de 6000€ en moyenne par M.O.B. (15 m3 de bois à 400€/m3). Certaines essences :

  • plus nobles seront nettement plus chères : chêne, mélèze qui ne demandent aucun traitement spécifique celle-ci étant définie par 5 « classes »,
  • ou au contraire, moins nobles (épicéa ou sapin) à cause de leur moindre résistance à l’humidité (traitement à renforcer) mais très utilisée (car prix moindre) dans les M.O.B.

Le bois utilisé doit aussi être certifiés PEFC, c’est-à-dire coupés dans le cadre d’une gestion forestière durable (contrôle des entreprises qui proposent des M.O.B.) et labellisés FSC (certificat de gestion forestière). Conseil d’un spécialiste des charpentes : en cas d’entrées d’eau (fuites), bien veiller à mettre beaucoup de soins et de technique (donc d’investissements) dans la couverture, les raccords… plutôt que dans le traitement du bois de la charpente car une fois que l’eau entre, elle détruit tout ou presque sur son passage… Donc une charpente bien dimensionnée et gardée bien au sec sera une excellente charpente. (Revenir au plan de cette page)    

1.2. Conception des murs extérieurs :

murs-mobPour respecter le caractère écologique, il faut utiliser des matériaux à faible énergie grise et durables. Pour le contreventement, on peut choisir des panneaux de bois (5) de type OSB 4 qui résistent mieux en milieu humide et qui doivent être exempts de colles ou liants qui utilisent du formaldéhyde. Á bien vérifier car c’est un composé volatil dangereux pour la santé. Il peut, suivant les concentrations, entraîner des conséquences neurologiques qui se traduisent par une fatigue accrue, des angoisses, des migraines, des nausées ou des vertiges. Autres éléments constitutifs de ce mur : Vers l’intérieur et contre cet OSB (5), on trouvera :

  • l’isolant écologique (4) entre chaque montant en bois (8) d’une épaisseur de 25 cm minimum : ouate de cellulose, laine de chanvre, laine de bois, Métisse… Il est posé sur un arasement (pièce en bois) qui l’isole (6),
  • le frein-vapeur (n° 3 en bleu clair sur le schéma) qui rend la maison étanche à l’air mais pas à la vapeur d’eau, c’est primordial afin de laisser l’habitation « perspirer » : on permet les échanges de vapeur d’eau entre l’intérieur et l’extérieur tout en interdisant les échanges d’air,
  • si nécessaire une autre couche d’isolant (2) entrecroisée avec la première couche si l’épaisseur de 30 cm n’a pas encore été atteinte,
  • un système de rail ou de tasseaux en bois qui, accrochés aux montants en bois (8) soutient le parement intérieur final qui peut être du lambris ou du fermacell (composée de gypse et de fibre de cellulose) : c’est la version écologique des plaques de plâtre. Elles sont bien plus lourdes et résistantes, améliorent l’isolation phonique, régulent bien mieux la vapeur d’eau, exempts d’adjuvants chimiques !

Vers l’extérieur et contre cet OSB (5), on trouvera :

  • le pare-pluie (7) pour se protéger de l’humidité,
  • des tasseaux et le bardage de finition (9) : on utilise du bois de meilleure qualité que pour la charpente (mélèze, douglas, peuplier, châtaignier…),  qui isolera encore un peu plus votre maison et qui peut être peint et cuit au four pour garder toute sa tenue et ses couleurs au fil des ans (garantie décennale).

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1.3. Forte épaisseur d’isolant naturel (30 cm) :

Voici une liste d’isolants naturels (la MOB isolée en paille est analysée ICI à part) qu’il est possible d’utiliser avec un prix TTC/m2 indicatif sur une épaisseur de 30 cm afin d’obtenir une résistance thermique (capacité à isoler) suffisante pour une maison passive (R = e/λ qui doit être supérieure à 7). comparatif-isolants-murs-petite-tailleNous avons réunis pour les murs extérieurs :

Les murs édifiés en « chanvribloc » n’ont pas été retenus car ils reviennent très chers et qu’ils nécessitent une ossature bois (ils ne sont pas porteurs) malgré leur grandes qualités écologiques. Conclusion de ce comparatif pour murs extérieurs :

  • la ouate de cellulose insufflée est de loin la plus économique (environ 15€/m2) et réalisable par tout un chacun avec une cardeuse même si elle contient du sel de bore (produit chimique nocif). Les caissons fermés dans lesquels la ouate est compressée sont édifiés grâce à un frein-vapeur (n° 3 dans le schéma ci-dessus au § 1.2.) qui permet par ailleurs d’étanchéifier la M.O.B. (voir § 1.4). Cependant, tous les isolants naturels, mis à part le chanvre, ont des additifs pour l’ignifuger ou le protéger dans le temps contre les moisissures et autres bactéries. Autre remarque, il est possible de diminuer encore ce coût en achetant la ouate en grande quantité directement d’usine (surtout dans le cas d’un éco-hameau).
  • tous les isolants écologiques présentés ont une excellente capacité thermique avec un R>7 (sauf le mélange chanvre-chaux insufflé) mais ils sont chers ou très chers (de 27 à 50€/m2) et c’est bien dommage…
  • ce comparatif exclue la M.O.B. isolée en paille qui est présentée à part car la conception du mur extérieur est différente eu égard à l’épaisseur de la botte de paille. Son coût réalisé en auto-construction est inférieur au coût de revient des murs présentés ici.

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1.4. Parfaire étanchéité à l’air :

Une maison passive, d’après les spécialistes, repose sur 3 principes de base :

  • une forte isolation qu’on désire ici être réalisée avec des isolants écologiques parce qu’ils permettent, outre une protection de l’environnement, d’évacuer naturellement la vapeur d’eau à travers eux,
  • une VMC double flux (§ 1.5.) qui permettra d’aérer 24H/24 et 7 jours/7 les pièces de la M.O.B. sans être obligé d’ouvrir les fenêtres (surtout s’il fait froid dehors). Cependant, cet appareil (assez couteux et exigeant en termes d’installation) ne sert à rien s’il n’est pas couplé à…
  • … une excellente étanchéité à l’air : il s’agit en résumé d’empêcher l’air de rentrer ou de sortir un peu n’importe où (prises électriques, ouvertures mal isolées, toit…) pour atteindre un état dans cette maison étanche où on ne sent plus aucune circulation d’air, la VMC étant là pour la permettre de se renouveler.

Ainsi, l’étanchéité à l’air (couplé à la VMC) repose dans la mise en place (n° 3 dans le schéma ci-dessus au § 1.2.) d’un frein-vapeur (et non d’un pare-vapeur) qui interdira les mouvements d’air (entrée ou sortie non contrôlés) tout en laissant la vapeur d’eau circuler librement (ce que ne permet pas le pare-vapeur comme son nom l’indique). C’est primordial dans toutes les pièces (4 personnes produisent quelques 12 litres de vapeur d’eau par jour !) mais à fortiori dans celles qui sont les plus humides (salles de bain par exemple) pour faciliter (en appui de la VMC) l’évacuation de la vapeur d’eau et éviter par là même que l’eau, par condensation, ne stagne et finisse par pourrir tous les matériaux de la structure (notamment le bois). On recherche donc à contrôler le taux d’humidité dans la maison (qui doit être proche de 50%) en :

  • contrôlant et en évacuant grâce à des matériaux naturels (dont c’est la propriété : ce sont d’excellents régulateurs hygrométriques) l’humidité contenue à l’intérieur de l’habitation,
  • tout en bloquant l’entrée de toute humidité extérieure.

La mise ne place d’un « frein-vapeur hygrovariable » ou « membrane d’étanchéité à l’air hygro-régulante » (et pas d’un pare-vapeur) dans une maison naturelle se fait à l’intérieur du bâti afin de protéger la structure de la maison. Des bandes collantes doivent ajourer tous les bords du frein-vapeur afin d’éviter le passage de l’air. Cette membrane peut aussi permettre de fermer les caissons remplis d’un isolant compressé comme la ouate de cellulose. L’électricité et le passage des tuyaux pour la plomberie se fait une fois le frein vapeur posé, du côté intérieur de la maison. Il faut éviter de traverser ou percer cette membrane afin de conserver une excellente étanchéité à l’air. Une fois le frein vapeur posé, des tests d’étanchéité à l’air permettent de vérifier si ce travail de colmatage a bien été réalisé : on met la maison sous vide grâce à un gros ventilateur afin de déceler d’éventuelles fuites c’est à dire des endroits où l’étanchéité a été oubliée ou a mal été faite. Coût du frein vapeur : beaucoup de temps et au moins 4€/m2 car il faut compter son agrafage à la structure et le prix des bandes autocollantes (ruban adhésif assez large) car il faut beaucoup pour une maison entière : murs extérieurs + toit (ou plafond si les combles sont perdus) ! (Revenir au plan de cette page)    

1.5. Une VMC double flux performante :

Elle doit être obligatoirement couplée à une excellente étanchéité à l’air (cf. ci-dessus) afin d’en permettre un renouvellement contrôlé et non pas anarchique comme c’est le cas dans les maisons où des courants d’air circulent par les prises, les ouvertures… Pourquoi ? Trois raisons principales à cela :

  • car notre habitat intérieur est souvent très largement pollué : voir les explications dans le module santé de cette plateforme ICI. Liste impressionnante de polluants : COV, monoxyde de carbone, oxydes d’azote, particules fines ou « COP », vapeurs de mercure, pollens, allergènes, acariens, moisissures…). Utiliser des matériaux naturels pour la construction  de la maison limite ces pollutions mais elles sont bien plus présentes et circulent à travers les produits ménagers, le maquillage (parfums…), les biens achetés pour meubler l’intérieur (peintures, solvants…), les jouets ou différents jeux, certaines piles ou ampoules fluocompactes…
  • pour évacuer l’humidité présente dans l’air des pièces dites « humides » comme la cuisine et surtout les salles de bains, WC, buanderie.
  • afin de renouveler un air confiné et malsain chargé notamment d’odeurs : la nuit dans les chambres, la cuisine, les WC…

On distingue 2 types de VMC (Ventilations Mécaniques Contrôlées):

  • simple flux : elle évacue l’air intérieur vicié et la remplace par de l’air frais extérieur. Non conseillé pour éviter de payer de grosses notes de chauffage ou surchauffer l’été,
  • la double flux : en plus, elle récupère efficacement et à moindre coût les calories de l’air vicié évacué pour les transférer à l’air frais qui entre dans la maison (qui est réchauffé l’hiver et refroidi l’été !).
Avantages de la VMC double flux :
  • permet une aération en permanence de toute la maison, chaque pièce étant alimentée indépendamment des autres et à un très coût très faible : les ventilateurs utilisés dans les modèles haut de gamme consomment très peu d’électricité (autour de 20 watts 24H/24, 7 jours/7),
  • aucune sensation d’air soufflé contrairement à l’utilisation d’une simple flux (simple ouverture à travers une fenêtre, un mur, une porte…),
  • peut être couplée à un puits canadien géothermique (option à prendre ou pas) afin de réchauffer encore un peu plus l’air frais qui entre dans la maison l’hiver ou la refroidir l’été par un système de tuyau (100 mètres en général) rempli d’eau glycolée (ajout d’un antigel) et enterré à environ 1,70 à 2 mètres de profondeur (là où la température de la terre est stable à 12°C – 14°C),
  • filtre l’air neuf extérieur entrant grâce à des filtres (à renouveler tous les ans) pour éviter que n’entrent des polluants atmosphériques comme les poussières, les pollens…
Inconvénients de la VMC double flux :
  • son coût : pour une VMC double flux haut de gamme bénéficiant d’un de rendement de 90% (où 90% des calories de l’air vicié sortant sont récupérées pour réchauffer l’air neuf entrant) comme la Zenhder, son tarif varie en fonction de la grandeur de la maison (donc du volume d’air à brasser) et oscille de 5 000€ TTC à 8 600€ si elle est couplée avec le puits canadien géothermique. Dépense annuelle à rajouter : le changement des filtres soit 50€/an.
  • sa mise en œuvre : même si elle peut être installée par un auto-constructeur assez facilement, elle nécessite une étude préalable et de gros travaux avec le passage dans les combles des gaines, le perçage de tous les plafonds et le respect de l’équilibre entre l’air frais qui entre dans la maison pour aérer les pièces non humides et l’air qui sort, vicié des pièces humides. Cet équilibre au niveau des volumes d’air entrant et sortant est essentiel. Nécessite aussi un entretien avec nettoyage des gaines en fonction de son utilisation.
La VMC double flux couplée avec un puits canadien géothermique en chiffres :

Il s’agit d’une VMC Zenhder achetée chez Kenzai (Clermont-Ferrand, Auvergne) et installée en 2009 dans la maison bioclimatique dont les photos figurent en tête de cette page.

Coût VMC non installée = 8 590 € TTC (puits canadien inclus) pour 200 m2 au sol (mai 2009).
Gain en température en hiver (mesures prises en janvier 2011) de 9,5°C (entre 4,5 et 14°C) soit en détail :
  • + 4°C entre l’air extérieur (4,5°C) et l’air après passage dans le puits canadien (8,5°C),
  • + 5,5°C entre l’air qui entre dans la VMC (8,5°C) et l’air soufflé dans la maison (14°C).
Gain en température en été (mesures prises en juillet 2015) avec 2 exemples :
  • – 4,5°C gagnés entre l’air extérieur (28,5°C) et l’air après le passage dans le puits canadien (24°C),
  • – 9°C gagnés entre l’air extérieur (35°C) et l’air après passage dans le puits canadien (26°C).

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1.6. Un sol parfaitement isolé :

Il y a 2 façons de concevoir l’isolation du sol : Afficher l'image d'origine 1er cas avec un vide sanitaire comme l’image ci-contre : la maison est sur plots (comme beaucoup de MOB, l’Écoquille…) et son plancher est fortement isolé (minimum 30 cm). C’est rapide et beaucoup moins contraignant que la seconde solution. Inutile de creuser ici de fastidieuses fondations. Il faut juste positionner des plots pour le soutenir et amarrer la construction en même temps. Par contre, le plancher chauffant est impossible dans ce cas.   plancher-chauffant-mobSecond cas sans vide sanitaire : la maison repose sur des fondations qui peuvent réalisées à l’ancienne (on parle de fondations cyclopéennes) consistant à empiler et enrober des pierres (de plus en plus petites au fur et à mesure que l’on monte) dans un trou de 30 cm de large et de 50 cm de haut environ. C’est le cas de notre maison à Châteaugay (photo ci-contre). C’est bien plus long et fastidieux que dans le premier cas mais cette technique permet de bénéficier d’une plus grande inertie thermique (au sol) profitable à tout plancher chauffant basse température. Voici les étapes à suivre :

  • creuser le trou au tractopelle,
  • remplir de pierres : grosses en bas et de plus en plus petites en montant,
  • couler un mélange de chaux aérienne et chaux hydraulique,
  • étaler sur toute la surface de la maison des galets (lavés) qui auront pour but de faire tampon entre l’humidité du sol et la dalle qui sera coulée dessus,
  • couler la dalle : 10 cm d’un mélange de chaux hydraulique et de sable de pouzzolane (à 10 km d’ici !) qui a la particularité d’isoler (faible densité),
  • isoler : il a été posé 3 couches entrecroisées de liège soit 15 cm d’isolant imputrescible,
  • poser le plancher chauffant basse température : tube PER 12 mm, T°C à 35°C en fonctionnement,
  • couler une chape de finition à la chaux aussi (environ 5 à 6 cm),
  • poser la finition : tomettes par exemple pour augmenter et profiter d’une excellente inertie thermique (elles seront chauffées au soleil), plancher flottant (s’il est compatible avec le plancher chauffant)…

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1.7. Une conception bioclimatique :

plan conception bioclimatiqueC’est une façon de concevoir une maison qui va profiter naturellement de tous les bienfaits qu’offre l’environnement et se protéger de ses contraintes dans l’optique d’économiser au maximum les frais de chauffage et de ventilation. Voici une douzaine de mesures mises en place dans la maison bioclimatique de l’association à Châteauguay :

  • orientation plein sud de la maison pour profiter des rayons du soleil,
  • installation de grandes baies vitrées plein sud qui vont, surtout l’hiver réchauffer la maison,
  • limitation au maximum des ouvertures plein nord (une seule fenêtre dans la buanderie),
  • débord de toit conséquent (1 mètre) plein sud afin d’éviter les surchauffes l’été,
  • mise en place au nord d’une zone tampon (garage extérieur),
  • pergola avec verdure installée plein sud afin d’atténuer les effets des rayons du soleil l’été,
  • capter la chaleur l’hiver grâce à l’inertie thermique des murs (remplis de terre) et le sol de la maison (chape),
  • évacuer le surplus de chaleur l’été grâce à la VMC double flux couplée à un puits canadien géothermique (cf. § 1.5 ci-dessus),
  • une excellente isolation naturelle pour conserver la chaleur l’hiver ou la fraîcheur l’été (cf. § 1.3 ci-dessus),
  • favoriser l’éclairage naturel avec des teintes claires sur les murs (en sus des leds pour l’économie),
  • utilisation du bois dans toutes les pièces aux murs pour garder au maximum la chaleur (faible effusivité du bois qui reste neutre), y compris dans les salles de bains (limitation au maximum du carrelage)
  • idem avec des dalles de liège au sol dans les salles de bains,
  • mise en place d’un plancher chauffant basse température qui va diffuser la chaleur par rayonnement (comme les rayons du soleil) et non pas par convection (comme les radiateurs) : plus efficace, plus économique. La chaleur est plus uniforme, mieux répartie (on ne sait pas d’où elle vient) et plus douce.
  • utilisation du solaire thermique couplé à un ballon solaire de 580 litres (eau sanitaire) avec des capteurs remplis d’eau glycolée chauffés grâce à la lumière : économie pour l’eau chaude sanitaire (environ 15€/mois) et le chauffage (environ 10€/ mois) !

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1.8. Les murs intérieurs :

Une M.O.B. est une maison naturelle en bois qui pêche souvent par un manque d’inertie thermique, de poids, de masse (le bois est un matériau léger par rapport à la pierre ou au béton). Ainsi, celle-ci a l’avantage :

  • de stocker l’hiver la chaleur du soleil pour la restituer par la suite au bout de quelques heures (déphasage thermique) dans les différentes pièces,
  • d’éviter les surchauffe l’été car la fraicheur de la nuit sera transmise aux pièces le jour qui absorbera ce surplus de calories faisant office de climatiseur naturel et très économique.

Cette masse, ce poids peut être localisée :

  • soit dans le sol en cas de confection d’une dalle et/ou d’une chape mais pas dans le choix d’un plancher sans fondation (cf. § 1.6. ci-dessus),
  • et/ou soit dans les murs intérieurs qui peuvent eux aussi facilement emmagasiner, stocker la chaleur du soleil.

D’un autre côté, les murs intérieurs doivent être aussi isolés phoniquement afin que toutes les pièces de la maison soient indépendantes les unes des autres. Il faut donc trouver un matériau ou une association de plusieurs matériaux qui assure à la fois cette inertie et cette isolation phonique. Le choix s’est porté, pour la M.O.B. de Châteaugay sur des poteaux en bois carrés de 50 mm sur lesquels on a fixé de chaque côté une à deux plaques de fermacell (très lourds et excellents pour isoler du bruit) dont on a parlé au § 1.2. ci-dessus pour les murs extérieurs. L’intérieur du mur a été rempli tout simplement de terre (veiller à ce qu’elle soit bien sèche !) afin de rajouter du poids, de la masse donc de l’inertie à la maison. On a bien pris soin aussi d’apposer de chaque côté du mur un simple pare poussière (très économique) pour éviter que la terre ne s’échappe. Cette terre ne coûte rien, possède une grande inertie ainsi qu’une grande capacité de régulation hygrométrique (absorbe la vapeur d’eau de l’air). Autre grand intérêt de la terre : elle est gratuite ! Reste à poser la finition : le fermacell offre toutes les possibilités d’une plaque de plâtre. La pose d’un lambris est conseillé aussi afin d’augmenter encore l’isolation phonique.

Autres solutions pour l’intérieur du mur :
  • fabriquer des B.T.C. (Brique de Terre Crue Compressée) à la place de la terre : travail long et fastidieux. Quand on prend le temps et l’énergie de les fabriquer, ce n’est pas pour les cacher… Mais dans ce cas (pas de rajout de plaque de fermacell de chaque côté) l’isolation phonique sera bien meilleure (car la terre est tassée) et c’est très important dans une maison surtout si on est nombreux et si chacun veut son indépendance. Prix avec achat des BTC (on peut aussi acheter ou louer une presse pour les fabriquer soi-même avec une terre argileuse): 60€/m2 (prix donné par la revue « La maison écologique » n° 96 page 60). Par contre, petit souci pour faire passer les câbles électriques…
  • projeter un enduit de chanvre et de chaux : excellente capacité phonique, hygrométrique mais doit être réalisé par un spécialiste (cher : > 20€/m2 – cf. tableau comparatif au § 1.3 !).
  • Ou réaliser des murs en terre allégée comme présentés ICI.

Résumé de la solution la plus économique d’un côté à l’autre du mur (= 25€/m2) :

  • plaque de fermacell peinte ou tapissée (10€/m2),
  • film anti-poussière agrafé (0,5€/m2),
  • poteaux avec une face de 50 mm tous les 50 cm (environ 4€/m2 avec visserie),
  • terre sèche (si possible tassée pour augmenter l’isolation phonique),
  • film anti-poussière agrafé (0,5€/m2),
  • plaque de fermacell peinte ou tapissée (10€/m2),

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1.9. Coût M.O.B. hors d’eau / hors d’air :

plan-maison-plain-pied-100m2Exemple (qui ne correspond pas à la M.O.B. de Châteaugay qui elle est beaucoup plus grande : 210 m2) de récapitulatif du coût au m2 des différents matériaux décrits dans cette page pour construire une maison de plain-pied de 100 m2 habitables (comme celle représentée ci-dessus) isolée hors d’eau, hors d’air. Remarque : le plan de cette maison est donnée afin de calculer le coût de cette M.O.B.. Il ne respecte donc pas forcément les principes bioclimatiques décrits plus hauts.

Manquent volontairement à ce calcul pour connaître le prix TTC /m2 définitif d’une MOB clé en main :
  • les murs intérieurs car dépendent de l’agencement des pièces et du goût de chacun,
  • les équipements de la cuisine, des salles d’eau, WC : les prix dépendent de la qualité, du goût…
  • l’électricité,
  • la plomberie : tuyau en PER,
  • et un petit chauffage d’appoint : poêle à bois, granulés ou équipement électrique,
  • un garage : jamais comptabilisé dans la surface habitable
  • l’aménagement de l’extérieur : clôtures, pelouse, jardin…
Répartition approximative des 100 m2 de surface (suivant l’exemple de plan ci-dessus) :
  • 4 chambres pour un total de 42 m2,
  • 2 petites salles de bains + 1 WC indépendant soit 16 m2,
  • 1 salon/salle à manger de 27 m2,
  • 1 cuisine attenante de 15 m2.

1.9.1. Coût murs extérieurs :

Ce coût comprend les matériaux pour un mur extérieur (45 m suivant plan ci-dessus soit 113 m2 pour une hauteur standard de 2,50 m moins la surface des ouvertures soit 86 m2 ) qui inclut :
  • bardage extérieur (Douglas) et tasseaux : 86 x 35€ = 3 010€.
  • pare-pluie : 100 m2 x 1,50€ = 150€.
  • contreventement (OSB 4) : 86 m2 x 8,50€ = 750€.
  • ouate de cellulose projetée humide (produit + location machine + professionnel) :
    • 113 m2 de murs extérieurs sauf ouvertures (27 m2) = 86 m2 à isoler
    • Volume de ouate à acheter = 86 m2 x 0,30 m (épaisseur mur) = 26 m3
    • Densité ouate = 55 kg/m3 soit poids total ouate à acheter = 55 x 26 = 1430 kg
    • Sacs de ouate de 12,5 kg à 10,25€ soit 1430/12,50 = 115 sacs soit 1200€.
    • Location machine (200) + professionnel p/ projeter humide (600) = 800€
    • Coût total = 1200 + 800 = 2000€.
  • poteaux en bois s/ 2,5 m de hauteur et 30 cm d’épaisseur = 200 pièces à 12€ = 2 400€.
  • étanchéité à l’air (Intello plus) : 4,50€/m2 pour 186 m2 (86 + 100 p/ le plafond) = 850€.
  • une lisse haute sur 45 m sauf les ouvertures (10 mètres) soit sur 70 m  (car largeur de 145 mm sur 45mm d’épaisseur) soit 18 traverses de 4m de long soit 18 x 16€ = 300€.

Total coût murs extérieurs = 9 500 €/86 m2 soit 110€/m2.

1.9.2. Coût ouvertures :

  • 1 porte d’entrée et 1 porte de service (cellier à côté de la cuisine) = 700 + 300 = 1 000€.
  • 8 fenêtres (avec volets roulants, Uw<1,4) = 4 (chambres) + 2 (salles de bains) + 2 (cuisine) = 3 000€.
  • 3 baies vitrées (avec volets roulants) dans le salon/salle à manger = 3 x 1 500 = 4 500€.
Total ouvertures = 1 000 + 3 000 + 4 500 = 8 500€.

1.9.3. Coût VMC double flux et puits canadien :

VMC double flux et puits canadien : 8600 p/ une surface de 200 m2, donc environ 7 000€/ 100 m2.

1.9.4. Coût sol et arrimages :

Prenons l’exemple d’un sol très bien isolé mais sans fondations donc qui repose sur des plots posés sur un terrain ferme. Coût pour 100 m2 comprenant :

  • l’arrimage de la structure au sol (plots de ciment/chaux) = 30€/m2 soit 3 000€/100 m2.
  • les caissons = 50€/m2 (achetés ou fabriqués par nous mêmes) soit 5 000€/100 m2.
  • l’isolant = ouate de cellulose épandue soufflée sur une épaisseur de 30 cm :
    • Volume ouate à acheter = 100 m2 x 0,30 m = 30 m3
    • Densité ouate épandue = 35 kg/m3 soit poids total ouate à acheter = 35 x 30 = 1 050 kg
    • Sacs de ouate de 12,5 kg à 10,25€ soit 1050/12,50 = 84 sacs soit 900€
    • Location machine (pas de professionnel ici) = 200€
    • Coût total = 900 + 200 = 1 100€
  •  le plancher (sapin du nord sans nœuds de 20 mm d’épaisseur) = 100 x 18€/m2 = 1 800€.

Total coût sol sur vide sanitaire (exemple d’un terrain plat donc sans frais de terrassement) = 10 900€ soit 109€/m2.

1.9.5. Coût toiture et zinguerie :

Toiture de 30 degrés (soit 57%) d’une surface de 190 m2 (en comptant 50 cm à 1 mètre de débords).
  • Charpente = 27 bastaings de 5m (800€) + 42 chevrons de 4m (700€) + visserie (500€) + 500 m de liteaux (400€) = 2 400€.
  • Pare-pluie sur 140 m2 = 140 m2 x 1,50€ = 200€.
  • Tuiles standards = 190 m2 x (18€ x 1,30 (tenir compte des tuiles de rive))/m2 = 4 500€.
  • Zinguerie (sur 45-13 = 32 mètres) + évacuation = 1 600€.
  • Pannes pour plafond sur 100 m2 (4 m – 63 par 175 mm) = 33 x 25€ = 900€.
  • Isolation du plafond avec une épaisseur de 30 cm de ouate épandue sur 100 m2 (comme p/ le sol détaillé ci-dessus) = 1 100 €.

Coût total toiture = 10 700€.

1.9.6. Coût total :

  • Murs extérieurs isolés sur 30 cm en ouate de cellulose projetée humide = 9 500€ soit 110€/m2
  • Ouvertures (double vitrage argon avec un Uw< 1,4) = 8 500€
  • VMC double flux qui inclus un puits canadien géothermique = 7 000€
  • Sol et arrimage (sans terrassement, sur plots) = 10 900€
  • Toiture isolée en ouate de cellulose soufflée et plafond = 10 700€
  • Outillage nécessaire (visseuse, scie circulaire, à sabot…) = 4 000€

TOTAL matériaux MOB de 100 m2 = 50 600€ soit 506€/m2. (Revenir au plan de cette page)    

2. MOB moins classiques : poteaux-poutres, bois massifs ou bois cordés :

Il en existe de deux sortes : les M.O.B. avec une structure « poteau-poutres » et celles constituées de bois massifs empilés : madriers, fustes, troncs, rondins… Ces M.O.B. moins « classiques » nécessitent beaucoup plus de compétences techniques que la MOB classique précédemment présentée.   

2.1. M.O.B. avec une structure poteauX-poutres :

La construction dite « poteaux-poutres » consiste à mettre en place verticalement des poteaux massif de fortes sections espacés de 2,5 à 5 m et reliés en haut par des poutres. Cela constitue le squelette (structure porteuse) de la M.O.B. qui n’a pas besoin de contreventement comme dans la MOB dite « classique » (poteaux à faible section contreventés, tenus par des plaque d’OSB). On peut ainsi très facilement remplir ce squelette de murs isolés ou de verre qui laissera passer le soleil (conception bioclimatique). Ce procédé très spécifique étant largement réservé aux professionnels (et peut utilisé par les auto-constructeurs) ne sera pas repris dans notre comparatif. C’est une technique qui nécessite donc plus de bois (20 m3 pour une maison de 100 m2 contre 15 m3 pour une M.O.B. classique soit 1/3 de plus !) et des engins de levage. En sus, les sections de bois utilisées sont bien plus volumineuses (pièces de bois très lourdes) mais le rendu esthétique n’a pas son pareil… Ainsi, le coût supplémentaire, la nécessité de recourir à des engins de levage et la difficulté technique découragent les auto-constructeurs. C’est donc un procédé généralement réservé aux professionnels qui livrent une maison clé en main. C’est pour cette raison qu’il n’a pas été retenu dans le comparatif.

Avantages :
  • Cette structure peut être facilement pré-taillée et pré-percée en atelier : la maison est ainsi montée en quelques jours sur place. Attention, les industriels n’utilisent souvent pas de poteaux et poutres en bois massif mais plutôt armés de profils métalliques, en contrecollé ou en lamellé-collé. Tout ceci ne permet donc pas d’avoir des M.O.B. utilisant peu d’énergie grise, contraire aux principes d’un maison écologique.
  • Par contre l’auto-constructeur, lui, peut, s’il dispose d’une scierie locale, bénéficier de tarifs avantageux et au contraire participer par ce choix à limiter son empreinte écologique avec un matériau noble, naturel et qui stocke du CO2.
  • De grands espaces très aérés peuvent être créés grâce à cette technique où on trouve beaucoup de baies vitrées : pas de limites au niveau esthétique !
Inconvénients :
  • Nécessite des compétences très approfondies que n’ont pas les auto-constructeurs en général mais les professionnels,
  • Coût plus élevé que l’ossature bois classique : volume plus important de bois utilisé (un tiers de plus – Revue « La Maison écologique » – Hors série sur la construction bois) sauf pour un auto-constructeur qui disposera de bois locaux à des prix abordables ou récupérés,
  • Engins ou main d’œuvre supplémentaire obligatoires face aux sections des poteaux et poutres.

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2.2. M.O.B. en bois massifs :

Afficher l'image d'origineMéthode ancestrale très longtemps utilisée en moyenne et haute montagne (chalets, cabanes, burons…). Elle consiste à empiler à l’horizontale du bois massif (méthode des maisons en « fustes »), alors que toutes les autres méthodes font le contraire (bois placé verticalement). On utilise des arbres bruts coupés, séchés et taillés de manière aléatoire pour en faire des rondins, troncs… La technique s’est industrialisée depuis : on n’utilise plus des fustes mais du bois calibré (madriers) depuis offrant des architectures plus « modernes », très spacieuses avec de gros volumes associé à un aspect extérieur très rustique.

Avantages / Inconvénients :
  • Idéal pour les amoureux du bois brut qui plus est dans un environnement sauvage, authentique !
  • Difficultés pour le permis de construire pour les authentiques maisons en fustes…
  • Nécessite de grandes compétences : (par exemple) espaces à prévoir au-dessus des ouvertures suite au tassement de la structure (sinon fenêtres écrasées), assemblage des madriers ou fustes qui doivent être coupés à l’horizontale afin qu’ils reposent les uns sur les autres sans laisser passer de l’air (les anciens bouchaient les trous avec de la mousse…),
  • Coût élevé sauf en autoconstruction et à moins de disposer d’arbres bruts et de quoi les sécher (à moins d’attendre…).

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2.3. M.O.B. en bois cordés :

maison bois cordé - Google Search: C’est une technique très économique car elle est basée sur l’utilisation de rondins de bois de chauffage de différentes sections (très secs) qui sont maçonnés dans de la chaux, de la sciure et du sable. Ici sur cette photo (ci-contre), le bois cordé est positionné dans une ossature en bois (système de poteaux-poutres).   Mais il est possible aussi de confectionner ainsi des murs porteurs (photo ci-contre) qui intègre facilement des produits recyclés (bouteilles, briques creuses, bambou, pierres, pavés de verre…) comme avec la géonef. C’est à la portée de n’importe quel auto-constructeur comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous (formations aux « Petites ruches« ) :

Descriptif détaillé de la méthode (par exemple) ICI.

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2.3.1. Coût d’un mur extérieur édifié en bois cordés :
Ce coût comprend les matériaux pour un mur extérieur (45 m suivant plan ci-dessus soit 113 m2 pour une hauteur standard de 2,50 m moins la surface des ouvertures soit 86 m2) d’une largeur de 40 cm soit un volume de 35 m3 qui inclut :
  • du bois de chauffage (50% du volume du mur) très sec à couper en 40 cm soit 35/2 = 17,50 m3 à 60€/m3 soit 1 000€.
  • un isolant (20% du volume du mur) en vrac (beaucoup de choix !) en sachant que les produits (ouate de cellulose et coton en vrac n’ont pas été retenus ici car ils doivent être compressés :
    • copeaux de bois de cèdre rouge (110 kg/m3) vendus 8€/25kg soit 35€/m3
    • laine de mouton (10 kg/m3) vendus 46€ les 10 kg soit 46€/m3
    • fibre de bois (50 kg/m3) vendus 21€ les 15 kg soit 70€/m3
    • chènevotte (110 kg/m3) vendus 16,40€ les 20 kg soit 90€/m3
    • balles de céréales vendus 90€/m3 (plus rare à trouver)
    • liège (65 kg/m3) vendus par sac de 250 litres soit 158€/m3
    • écographite vendu par sac de 300 litres pour 57€ soit 179€/m3
    • perlite vendus 19,70€/sac de 100l soit 197€/m3
    • Solution retenue : copeaux soit 35m3 x 20% = 7 m3 soit 7 x 35 = 250€.
  • mortier (30% du volume du mur soit 10,50 m3 théorique mais 17 m3 de matériaux) à base de sciure, chaux, ciment et sable  (cf. Richard Flatau, dans son livre Cordwood Construction) en sachant qu’on peut utiliser un mélange de chaux et de terre ou de chaux et de chanvre aussi pour 1 550€ :
    • 3 volumes de sable soit 1,6 m3 évalué à 510€ livrés
    • 2 volumes de sciure (trempée au préalable dans de l’eau pour qu’elle restitue cette humidité une fois dans le mur permettant un séchage lent) soit 4,3 m3 (gratuite, à récupérer)
    • 1 volume de ciment (ou chaux hydraulique NHL5) soit (1 litre = 1,2 kg) 73 sacs à 6€ soit 440€
    • 1 volume de chaux aérienne (laisse le mur perspirer – 1 litre = 0,7 kg) soit 43 sacs à 14€ soit 600€
    • 1 volume d’eau soit 1 m3
  • Pas de frein vapeur ici car un mur en bois cordé bien réalisé (pas de fissures dans le bois) est étanche à l’air. De plus, le mur à l’intérieur est considéré comme étant terminé.

Total coût murs extérieurs 2 800€/86 m2 soit 32€/m2 ! (Revenir au plan de cette page)    

2.3.2. Coût d’une maison édifiée en bois cordés :
  • Murs extérieurs en bois cordés = 2 800€ soit 32€/m2
  • Ouvertures (double vitrage argon avec un Uw< 1,4) = 8 500€
  • VMC double flux qui inclus un puits canadien géothermique = 7 000€
  • Sol avec dalle isolée + chape sur fondations sur 100 m2 pour un total de 8 700€ :
    • Fondations cyclopéennes (trou sur 45 m de 50 cm de profondeur = 23 m3) 3 700€ :
      • engin pour terrassement : 400€
      • Cailloux récupérés sur terrain : les plus gros dessous, les plus petits au-dessus,
      • mortier : idem pour murs en bois cordés soit pour 23 m3 = (1542€ x 23)/10,50 = 3 400€
    • Dalle sur 10 cm soit 10 m3 théoriques mais 17 m3 de matériaux pour 2 000€ :
      • 6 volumes de sable normal et pouzzolane soit 1,4 m3 soit 400€
      • 8,5 volumes de gravier de pouzzolane soit 7,2 m3 soit 600€
      • 1,5 volumes de ciment soit 44 sacs de 35 kg à 6€ soit 300€
      • 2 volumes de chaux hydraulique NHL5 soit 38 sacs à 14€ soit 500€
      • 2 volumes d’eau soit 1,7 m3
      • Fibres à la place du ferraillage : 20€/m3 soit 200€
    • Isolation sur 8 cm avec laine de bois à 20€/m2 soit 2000€ pour 100 m2
    • Chape sur 5 cm sur 100 m2 soit 5 m3 théoriques mais 8 m3 de matériaux pour 1 000€ :
      • 7 volumes de sable normal et pouzzolane soit 5,6 m3 soit 450€
      • 1 volume de ciment soit 27 sacs de 35 kg à 6€ soit 170€
      • 1 volume de chaux hydraulique NHL5 soit  sacs à 18€ soit 250€
      • 1 volume d’eau soit 0,80 m3
      • Fibres à la place du ferraillage : 20€/m3 soit 130€
  • Toiture isolée en ouate de cellulose (ou paille) soufflée et plafond = 10 700€
  • Outillage nécessaire (visseuse, scie circulaire, à sabot…) = 4 000€

TOTAL matériaux MOB de 100 m2 en bois cordés = 41 700€ soit 417€/m2.

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2.3.3. Avantages / Inconvénients du procédé de bois cordés :
  • Technique facile à apprendre, à adapter à son goût : matériaux, teinte des couleurs, ondulations du mur à votre fantaisie, esthétique…
  • Coût très avantageux pour l’auto-constructeur surtout si le bois de chauffage est récupéré (il doit être très sec : séchage au moins 3 ans) : 25€/m2  soir 4 fois moins qu’un mur extérieur classique (§ 1.9.1 de 30 cm de large) isolé en ouate !
  • Excellente isolation thermique et phonique : l’association de ces différents matériaux (bois, mortier, isolant) va conférer (en plus de l’inertie) à l’ensemble des qualités incomparables !
  • Finitions intérieures et extérieures qui peuvent être réalisées en même temps que le montage du mur : le frein vapeur étanche à l’air n’est pas nécessaire à l’intérieur si la mur en bois cordés est très bien réalisé (pas de fissures),
  • Peu d’énergie grise nécessaire car peu d’empreinte sur l’environnement.
  • Murs perspirants qui évacueront facilement l’humidité excédentaire.
  • Inertie importante des murs (très lourds !) afin de bénéficier d’un bon déphasage thermique.
  • Insertion d’un isolant naturel au centre (sur 20 cm dans le cas du « mur double » car 10 cm de mortier de chaque côté = mur de 40cm), quel qu’il soit afin d’augmenter la résistance thermique : sciure, laines, chanvre, paille, argile expansé, vermiculite… en sachant que les matériaux en vrac se glisseront mieux dans les interstices.
  • Chantier long : environ 3 heures/m2 sans compter la préparation du bois : l’écorcer, le fendre et le découper !
  • Passage des câbles électriques ou autres difficile.
  • Structure porteuse conseillée (même si elle n’est pas obligatoire) si on veut monter les murs sous abris des intempéries mais surtout si on veut réduire les efforts structurels sur le mur en bois cordé et éviter les fissures entre les bûches.
  • Réservés aux auto-constructeurs : peu de professionnels accepteront de réaliser ce type de chantier eu égard aux délais (donc au coût de la main d’œuvre) et la difficulté de trouver un assureur car pas de D.T.U. ni d’avis techniques officiels.
  • Murs épais (40 cm minimum à 60 cm) pour une bonne isolation thermique.
  • Toutes les essences de bois conviennent pourvu qu’il soit très sec (3 ans de séchage minimum) afin d’éviter des fissures par la suite. Le châtaignier est idéal : résistant aux insectes, facile à écorcer. Tremper le bois de chaque côté sur 5 cm dans de l’huile de lin (ou de moteur vierge, pour la couleur…). Si une bûche est déjà fendue, ne pas hésiter à en faire deux, mieux vaut en utiliser des plus petites, elles se fendilleront moins que les plus grosses avec le temps. Ne pas hésiter aussi à humidifier, le soir venu, le mur qui vient juste d’être monté pour le lisser pour qu’il adhère aux bûches.
  • Possibilité de réaliser plusieurs types de murs :
    • le mur simple avec des bûches coupés de la même largeur que le mur,
    • le mur double laissant la part belle plutôt à l’isolant,
    • et le demi-mur édifié contre une paroi.
  • Prévoir des débords de toiture conséquents afin de protéger le mur au maximum.
  • Ossature durable, respectueuse de l’environnement, saine (de par sa nature hygroscopique : absorbe l’humidité de l’air) mais très lourde éviter sols mous ou maisons sur pilotis (ou vides sanitaires) !
Liens :

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